15 février 2021
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Aurelio Principato, « Les formes sensibles de l’eau dans l’imaginaire autobiographique de Chateaubriand », Littératures, ID : 10.4000/litteratures.2580
Beaucoup plus que les premiers admirateurs « enchantés » par la prose de Chateaubriand, nous avons tendance aujourd’hui à rechercher la dimension sémantique qui imprègne ses images et à relever la façon dont le temps historique s’inscrit dans les descriptions de paysage. Ainsi, qu’il s’agisse du motif récurrent du fleuve ou de la tempête, de la vision de l’océan ou de la cataracte, les métaphores naturelles deviennent inséparables du sentiment de la rupture révolutionnaire. Parmi celles-ci, d’autres images aquatiques dessinent un espace intérieur qui semble vouloir se soustraire, par contraste, aux bouleversements de l’Histoire. À leur sujet, en effet, on observe que le travail poursuivi par Chateaubriand sur son écriture depuis l’Essai sur les révolutions jusqu’à la longue rédaction des Mémoires de ma vie, puis des Mémoires d’outre-tombe, comporte l’effacement progressif du renvoi direct aux référents premiers et la dissimulation des contenus de pensée sous un tissu plus vaguement évocateur et propre à susciter une réaction de type esthétique chez le lecteur.