La face cachée du Silence de la mer : les refusés des Éditions de Minuit sous l’Occupation (1942-1944)

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3 janvier 2022

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Anne Simonin, « La face cachée du Silence de la mer : les refusés des Éditions de Minuit sous l’Occupation (1942-1944) », Littératures, ID : 10.4000/litteratures.2692


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Les Éditions de Minuit ont été l’unique maison d’édition littéraire clandestine de la France occupée. Le Silence de la mer de Jean Bruller-Vercors, qui inaugure leur catalogue en 1942, est devenu un « classique » auquel, peut-être, l’histoire de la littérature française contemporaine n’accorde pas toute la place qui lui revient. D’abord parce que ce livre est plus qu’un livre, un texte qui définit les critères de « publiabilité » (Roland Barthes) appliqués aux 24 plaquettes publiées par les Éditions sous l’Occupation. Défendant une certaine idée de la dignité, Le Silence de la mer fixe une norme du bon comportement du Français occupé, que va illustrer chaque volume publié par les Éditions. À la Libération, cette norme littéraire, d’une redoutable exigence, légitimera une interprétation moralisante de l’indignité nationale, un crime rétroactif pensé par les juristes de la Résistance, étendu, avec la complicité active de la « littérature clandestine », à la répression de toutes les formes de manque de dignité nationale. La défense de la dignité par Le Silence de la mer va également produire des effets, purement littéraires ceux-là, en incitant les Éditions de Minuit à refuser certains des manuscrits qui leur sont adressés. Les Éditions ne les publieront pas pour des raisons autres que celles formulées dans la Liste des manuscrits qui leur sont parvenus, insérée dans L’Historique des Éditions de Minuit (1945). C’est à la réévaluation de l’importance politique, juridique et littéraire du Silence de la mer qu’est consacrée cette étude, à la redécouverte aussi de textes et d’auteurs (François Vernet, Lucien Chauvet et Andrée Sikorska au premier chef) qu’il convient de ré-inscrire dans la « littérature clandestine » pour permettre à cette dernière de retrouver son rang de « littérature d’époque » destinée à passer à la postérité.

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