13 mars 2006
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R. Anthony Lodge, « L'insuffisance des théories internes du changement phonétique : le cas de l'ancien français », Médiévales, ID : 10.4000/medievales.982
On a trop longtemps situé le problème du changement phonétique en ancien français dans un vide sociolinguistique, où les facteurs sociaux étaient censés n'avoir qu'un impact minimal sur les structures linguistiques internes, et où une société médiévale, avant tout rurale et statique, inhibait les contacts entre les dialectes et les migrations de formes linguistiques. L'objet de cette étude n'est pas de remplacer les explications internes, structurales, par des explications purement externes et sociolinguistiques, mais d'illustrer la nécessité d'imbriquer le changement linguistique dans la communauté des locuteurs. En prenant deux cas de figure tirés de l'ancien français parisien (les évolutions [e] > [εj] > [wε] > [wa], et -ellos > [eaws] / [jaws] > [o]), nous chercherons à montrer que de tels changements ne peuvent pas être compris en invoquant uniquement des facteurs internes, et que des facteurs sociaux, tels les niveaux d'interaction sociale et le mélange de dialectes dans la grande ville, ont joué un rôle décisif.