Portraits du dégénéré en fou, en primitif, en enfant etfinalement en artiste

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22 avril 2013

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Stéphane Legrand, « Portraits du dégénéré en fou, en primitif, en enfant etfinalement en artiste », Methodos, ID : 10.4000/methodos.107


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Cet article traite du concept de « dégénérescence », importé dans la psychiatrie française par Benedict-Auguste Morel dans les années 1850, et largement diffusé par la suite, dans ce champ ainsi que dans celui de la criminologie. On tente d’analyser la reconfiguration qu’impose ce concept au savoir psychiatrique en dégageant la manière dont il permet d’intégrer en un ensemble cohérent plusieurs modèles théoriques: un paradigme neurologique, une théorie de l’automatisme morbide, un certain évolutionnisme. Sur ces bases, on essaie d’établir les similitudes de fonds existant entre les conceptions psychiatrique et criminologique de la dégénérescence, en montrant qu’elles mobilisent le même réseau « structurant » d’analogies entre les figures de l’anormal (le fou, le sauvage, l’enfant, la femme, l’animal); et l’on s’efforce de montrer que ces théories promeuvent une logique dans laquelle les infractions aux différents types de normes (biologiques, sociales, morales, juridiques, psychologiques, économiques) sont susceptibles de faire systématiquement référence les unes aux autres, de se traduire les unes dans les autres. Puis l’on caractérise les transformations que ce nouveau paradigme impose aux principes de la thérapeutique, de la pédagogie et de la prise en charge des malades mentaux et des déviants. Pour finir, on présente les éléments latents qui dans ce paradigme préparent et indiquent déjà sa remise en cause et son renversement à venir.

This article deals with the concept of «degeneration», introduced by Benedict-Auguste Morel in the French psychiatry during the 1850s, and which widely spread afterwards, in this field as well as in the contemporary criminology. An analysis is tried of the changes imposed by this notion on the psychiatric knowledge, changes that resulted in the integration in a coherent system of three other paradigms: a neurological paradigm, a theory of pathological automatism, a certain kind of evolutionary theory. The author then tries to establish the existence of background similarities between the psychiatric and criminological theories of degeneration, namely in as much as they promote the same «structural» analogies between the various forms of abnormality (the madman, the primitive, the woman, the child, the animal); and it is shown that these theories also imply a logic in which all the transgressions of the different kinds of norms (biological, social, moral, juridical, psychological, economical) tend to be systematically referred to one another, and translated into one another. Then a sketch is given of the changes imposed by this paradigm to the principles of therapy and pedagogy for the insane persons. And finally the author presents some of the themes that, in this paradigm, already prepare its deconstruction to come.

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