La question humaniste de la « bonne nature » dans les usages phénoménologiques de Descartes

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8 mars 2018

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Ce texte a pour objet de comparer différentes lectures phénoménologiques de la théorie cartésienne de la connaissance, en montrant comment celle-ci est mobilisée pour répondre à certaines inquiétudes contemporaines. En premier lieu, nous pouvons constater une tension intéressante entre le modèle d’un « monde crépusculaire » de la science cartésienne développé par Jean-Luc Marion et celui d’un « monde de lumière » décrit par Emmanuel Levinas dans De l’existence à l’existant. Alors que le premier traduit l’emprise métaphysique d’une volonté de puissance égologique, le second rend possible dans une certaine mesure la liberté d’un arrachement à l’être. Toutefois, ces deux modèles se rejoignent sur un point fondamental, à savoir le caractère à la fois égologique et carcéral du monde de l’objectivité. En outre, ces deux interprétations ne permettent pas de rendre justice à l’idée cartésienne que Dieu nous a donné une « bonne nature », du point de vue de la lumière naturelle, mais aussi des passions. C’est pourquoi nous proposons dans ce travail une lecture phénoménologique de Descartes qui prenne davantage en considération cette idée de « bonne nature ». Cette lecture devra prendre en compte la sensibilité humaniste de Descartes tout en respectant les enjeux contemporains liés à la phénoménologie. Cet autre modèle propose de repenser la métaphysique de l’objectivité à partir de notions et de perspectives qui ne renvoient pas à la solitude de l’ego, mais plutôt au cadre humaniste de la civilité, tout en respectant la valeur humaine du savoir.

The aim of this article is to compare different phenomenological readings of Descartes’ theory of knowledge, by showing how each reading serves the purpose to answer a certain number of philosophical worries at work in the contemporary debate. The first part of the article puts forward a tension between on the one hand Jean-Luc Marion’s identification of a “crepuscular world” in the Cartesian conception of science, and on the other hand Emmanuel Levinas’ depiction of a “luminous world” in De l’existence à l’existant. Whereas the former epitomizes the metaphysical grip of an egological will to power, the latter puts forward, to a certain extent, the freedom to break off from Being. However, these two models agree on a fundamental point, which is the egological and carceral nature of the world of objectivity. Moreover, these two interpretations do not allow to address the Cartesian idea according to which God has given us a “good nature” (“bonne nature”), as reflected from the “natural light” but also the passions. Thus, this article proposes a phenomenological reading of Descartes that pays its full tribute to this idea of a “good nature”. Such a reading will have to take into account Descartes’ humanist sensitivity all the while respecting the contemporary issues that stem from phenomenology. This other model that we propose aims at thinking anew the metaphysics of objectivity on the basis of notions and perspectives that do not merely refer back to the solitude of the ego, but rather to the humanist framework of civility, while bringing to the human value of knowledge a new foundation.

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