10 décembre 2013
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Céline Magot, « “Careless Talk”: Word Shortage in Elizabeth Bowen’s Wartime Writing », Miranda, ID : 10.4000/miranda.1189
La nouvelle d’Elizabeth Bowen “Careless Talk” (1941) met en scène un repas au restaurant réunissant quatre personnages, deux hommes et deux femmes, à travers leur conversation légère mais incessante. Malgré l’apparente abondance de nourriture et de mots, la narration comme le dialogue révèlent l’absence, le vide latent. Le rituel social devient ainsi un théâtre de guerre où affleurent l’angoisse de la disparition et la menace qui pèse sur l’existence de chacun. Mais au-delà du conflit en cours, une seconde ligne de front se fait jour, opposant identités féminines et masculines. Le texte multiplie les silences imposés, les doubles sens, les échos polyphoniques et intersémiotiques qui renvoient toujours aux identités sexuées, à la perpétuation volontaire ou subie des relations normées de genre alors même que (et précisément parce que) la société subit des bouleversements profonds et se trouve menacée.