6 mai 2019
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Jeffrey S. Hardy et al., « “We Can’t Shoot Everyone” », Cahiers du monde russe, ID : 10.4000/monderusse.10532
L’étude menée dans cet article sur les discussions tenues autour des recours en grâce présentés par les condamnés à mort nous permet de mieux appréhender la justice criminelle à l’ère khrouchtchévienne. Les transcriptions des réunions du Présidium du Soviet suprême de l’URSS révèlent les négociations complexes qu’ont menées les dirigeants de second plan, en particulier les présidents du Présidium, Kliment Vorošilov et Leonid Brežnev, en faveur de la clémence, de la sévérité, de la régularité socialiste, de l’indépendance judiciaire et de la moralité communiste. Par leurs discussions sans détour et leurs décisions prises sur des questions de vie ou de mort pour les assassins, les criminels économiques et les violeurs, amendant ou faisant respecter les décisions de justice, les membres du Présidium ont contribué à forger le climat juridique poststalinien qui émergeait alors, dessinant une tendance très nette à l’autonomie judiciaire accompagnée d’arguments moraux prônant la clémence (en particulier sous Vorošilov) ou le châtiment (prédominant sous Brežnev).