26 novembre 2015
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Noël J. Gueunier et al., « Un nouvel élargissement du corpus littéraire en malgache moderne : les traductions du Coran », Études océan Indien, ID : 10.4000/oceanindien.1718
C’est seulement récemment (depuis les années 1980 et surtout 2000) qu’ont commencé à paraître des traductions en malgache du Coran, donc très tard par rapport à ce qu’on peut observer dans d’autres langues, en particulier, dans la même région du monde que Madagascar, le swahili. Mais, depuis, on constate une véritable floraison : deux traductions complètes imprimées, une troisième encore inédite, et quatre traductions partielles (de la 30e section du Livre, celle dont les textes sont très souvent récités). L’article situe cette production nouvelle, tentant d’éclairer les raisons de son apparition si rapide, et rappelant les rapports particuliers qui relient dans l’islam la traduction proprement dite à la tradition du commentaire. Ce corpus écrit est sommairement comparé à quelques exemples de productions orales : prédications sur le Coran en malgache. On examine ensuite les traits particuliers qu’acquiert la langue quand elle est employée pour ces traductions : traits phonétiques qui se ramènent à quelques transferts provenant de la phonologie de l’arabe, et surtout choix lexicaux. Dans ce domaine, les traducteurs malgaches ont nécessairement été influencés par le vocabulaire qui a été développé depuis bientôt deux siècles pour la traduction de la Bible et la prédication chrétienne, et qui est largement intégré aujourd’hui dans la langue malgache commune. Pour certaines notions, ce lexique « christianisé » a été facilement repris. Dans d’autres cas ─ lorsqu’il s’agissait de domaines où la doctrine et les pratiques de l’islam se distinguent de celles du christianisme et même s’y opposent ─, cette adaptation n’était pas possible et les traducteurs ont dû trouver des solutions originales. Il s’agit donc d’un nouvel élargissement, modeste encore, du corpus littéraire en malgache moderne. En le signalant, les auteurs espèrent susciter des travaux plus approfondis des étudiants et chercheurs.