Traduire la « pourriture noble » chez Steven Millhauser : composition adjectivale et décomposition stylistique

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1 janvier 2009

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Jean-Pierre Richard, « Traduire la « pourriture noble » chez Steven Millhauser : composition adjectivale et décomposition stylistique », Palimpsestes, ID : 10.4000/palimpsestes.124


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Rompant avec sa pratique habituelle, Steven Millhauser accumule une douzaine d’adjectifs composés en à peine deux pages de From the Realm of Morpheus (1986). Ce passage fait suite à un conte pseudo-romantique caractérisé par une prolifération du tiret, transports à la Byron auxquels le narrateur Morphée oppose l’espièglerie de son style pseudo-élisabéthain et son goût des Lettres classiques. Le français ne permettant la traduction directe ni de la plupart des composés adjectivaux ni de l’élisabéthain, la thématique du livre invite à s’inspirer d’une traduction française d’un classique grec ou latin, tel L’Odyssée traduite en alexandrins par Victor Bérard (1959), pour re-produire l’amusante machine de guerre anti-romantique dont les composés adjectivaux sont dans le texte de Millhauser un rouage des plus visibles. Nouvelle illustration d’un fait têtu, souligné par Henri Meschonnic : en traduction littéraire, « l’unité n’est pas le mot, mais le texte ».

The high concentration of compound adjectives in only two pages of From the Realm of Morpheus is quite uncharacteristic of Steven Millhauser’s habit. The French language being much less given to adjectival composition than English, we have to look to other means of conveying the full meaning of these compounds. As it is, they would appear to relay an anti-Romantic stance very much in evidence earlier on in the book, with a destructively massive Byronic use of dashes in a protracted pseudo-Romantic tale of woe. Then the sudden outburst of hyphenated compound adjectives shows them to be part of the same strategy, a militant mock-Elizabethan jollity and insistent references to Greek and Latin Classics subverting Romantic exaltation. As there can be no direct translation into French of either Elizabethan English or compound adjectives, why not try and write a burlesque version of one of the Classics, drawing for example on Victor Bérard’s famous translation of The Odyssey in alexandrines ? This would support Henri Meschonnic’s claim that, in literary translation, « the proper unit is not the isolated word, it is the text as a whole ».

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