8 octobre 2015
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Karen Bruneaud, « Traduire la langue-patrie dans les romans de Paule Marshall : aux croisements de l’identité individuelle et collective », Palimpsestes, ID : 10.4000/palimpsestes.1926
Dans ses romans, Paule Marshall met en scène des femmes noires-américaines issues de la diaspora antillaise en quête de leur identité. Dans leur combat quotidien pour se faire une place dans un monde dominé par les hommes et par les Blancs, leur parler métissé devient une arme pour revendiquer leur identité d’immigrantes noires d’origine antillaise. L’auteure explore ainsi le rôle de cette « langue-patrie » comme ressource identitaire et outil de transmission de leur culture orale ancestrale. Ce discours non standard, en marge de la culture dominante, constitue l’un des aspects fondamentaux de l’hétérogénéité constitutive des romans de Paule Marshall. Or, si l’on postule que tout processus traductif entraîne une homogénéisation du texte, la question se pose de savoir ce qu’il va rester de cette parole identitaire dans la version française. Qu’adviendra-t-il de la singularité de ces voix une fois traduites ? Est-il possible de préserver leur identité, une fois transposée dans une autre langue ? Comment le traducteur peut-il résister à la tendance homogénéisante de la traduction ? Notre étude porte plus spécifiquement sur les stratégies de ré-énonciation employées dans les versions françaises de deux romans de Paule Marshall publiés en France dans les années 1980 et les effets de lecture qui en découlent. Pour ce faire, nous avons analysé plusieurs extraits à la lumière des tendances homogénéisantes identifiées par Berman telles que la rationalisation, l’allongement et la clarification. Nos premiers résultats nous ont également amenée à nous intéresser au rôle joué par les notes du traducteur dans la compensation de ce phénomène d’homogénéisation.