Écrire entre les langues : traduction et genre chez Nancy Huston

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1 octobre 2011

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Jane Elisabeth Wilhelm, « Écrire entre les langues : traduction et genre chez Nancy Huston », Palimpsestes, ID : 10.4000/palimpsestes.207


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L’entre-deux langues de l’auto-traduction, chez Nancy Huston, vient subvertir les rapports hiérarchiques entre l’original et la traduction, ou l’opposition entre langue maternelle et langue étrangère, nous invitant à nous interroger sur nos pratiques et nos représentations de la traduction ou de l’écriture. Nous cherchons ainsi à comprendre dans quelle mesure l’écriture entre le français et l’anglais de Nancy Huston remet en question non seulement les catégories traditionnelles de la traduction, mais également le genre comme construction sociale. L’histoire de la traduction est traversée par des métaphores sexistes ou de nature sexuelle, telles que « les belles infidèles », reflétant le rôle inférieur de la traduction associé au féminin, par rapport à l’original identifié au masculin. Aussi la question de l’infidélité, illustrée par l’adage traduttore traditore, se trouve-t-elle être réfutée par Nancy Huston, à la fois dans sa pratique de l’auto-traduction et dans un texte intitulé « Traduttore non è traditore », publié dans le recueil collectif Pour une littérature-monde. Elle revient, dans ses écrits, sur le thème de la maternité et la dichotomie homme-esprit/femme-corps. On retrouve une certaine anxiété tenant au rapport à la langue maternelle et au corps dans sa fiction, de même qu’une interrogation portant sur le masque et les identités multiples. L’exil, ce « sentiment d’être dedans/dehors », pour Nancy Huston, ouvre sur la question de l’identité personnelle et des identités multiples (linguistique, sexuelle, nationale ou politique), si bien que l’identité des auteurs et des traducteurs peut également s’entremêler et se confondre. En quête de sens, auteurs et lecteurs se trouvent engagés dans un travail infini de traduction, de sorte que c’est toute l’expérience humaine qui s’inscrirait dans les termes d’un paradigme de la traduction.

Nancy Huston’s crossover between languages, put into practice as self-translation, subverts the hierarchical distinction between « original » and « translation » or the opposition between mother tongue and foreign/other tongue. Her writing in translation thus challenges the practice and dominant understanding of both translation and writing. This article examines how the crossover between French and English as a language strategy calls into question not only the conventional notions of translation but also gender as a socio-cultural construction. The use of sexist or sexual metaphors, such as « les belles infidèles », throughout the history of translation reflects the view that translation is derivative and feminine, as opposed to the original text presented in masculine terms. The issue of infidelity, represented by the adage traduttore traditore, is questioned by Nancy Huston both in her practice of self-translation and in a work entitled « Traduttore non è traditore », published in Pour une littérature-monde. She explores the theme of maternity and the dichotomy man-mind/woman-body in her writing, and there is a certain anxiety associated with the mother tongue and the body in her fiction. Other recurrent themes are masks and multiple identities. The experience of exile leads to the question of personal identity, as well as multiple identities (linguistic, sexual, national or political), so that the self-identity of authors and translators may likewise merge or be juxtaposed. In search of meaning, authors and readers find themselves engaged in an endless task of translation so that, ultimately, it would appear that it is all of human existence that can be described in terms of a paradigm of translation.

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