Note introductive au texte de Richard Stanley Peters, « L’éducation comme initiation »

Résumé Fr En

Dans les discours ordinaires, l’éducation est régulièrement envisagée sous le prisme de ses conséquences et finalités extrinsèques (intégration à la société, formation professionnelle etc.). Pour le philosophe anglais Richard S. Peters, ces manières de concevoir l’éducation manquent le point essentiel : l’éducation est un processus d’amélioration de la personne. Cette conception éthique de l’éducation en fait un bien en soi. Elle s’apparente alors à un cheminement vers une forme de sagesse, ou, à tout le moins, de civilisation de soi, consistant à connaître, préférer et défendre ce qui a de la valeur. L’article dont nous proposons la traduction défend une telle conception de l’éducation. Écrit en 1965 par Richard S. Peters, « Education as initiation » a été le point de départ de nombreuses discussions chez les philosophes de l’éducation de langue anglaise de la seconde moitié du xxe siècle. C’est ce caractère séminal ainsi que la conception éthique de l’éducation, désormais marginale, qui justifie selon nous la nécessité de faire paraître aujourd’hui cet article en langue française.

In ordinary words, education is regularly viewed through the prism of its extrinsic consequences and purposes (integration into society, vocational training, etc.). For the English philosopher Richard S. Peters, these ways of conceiving education miss the main point: education is a process of personal reform. This ethical conception of education makes it a good in itself. It is then akin to a journey towards a form of wisdom, or, at the very least, of self-civilization, consisting in knowing, preferring and defending what is worthwhile. The article we are translating defends such a conception of education. Written in 1965 by Richard S. Peters, “Education as initiation” was the starting point for numerous discussions among English-language philosophers of education in the second half of the twentieth century. It is this seminal character, as well as the now marginal ethical conception of education, that we believe justifies the need to publish this article in French today.