« Cet atelier de l’intensité » : Louise Warren et l’œuvre d’Alberto Giacometti

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30 novembre 2017

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Kirsty Bell, « « Cet atelier de l’intensité » : Louise Warren et l’œuvre d’Alberto Giacometti », Polysèmes, ID : 10.4000/polysemes.2294


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Dans son recueil intitulé Interroger l’intensité (1999), la poète et essayiste québécoise Louise Warren explore les rouages de sa propre création littéraire, et s’interroge sur les démarches des écrivains et des artistes plastiques qui l’intéressent. Parmi les nombreux auteurs et artistes que Warren cite, les références récurrentes à Alberto Giacometti et à ses célèbres sculptures élancées sont particulièrement pertinentes. Le travail de Giacometti cristallise les pensées que Warren livre sur ses démarches littéraires et ce, grâce à un enchevêtrement de pratiques qui mettent en relief la tension entre l’immobilité et la réceptivité du moment présent, d’une part, et le mouvement, d’autre part. Le point de départ pour Warren est l’acte de déterrer. Sa poésie, comme la sculpture de Giacometti, est un art de la terre. Grâce à sa matérialité, sa permanence et le fait qu’elle résulte d’une transformation élémentaire, la métaphore de la terre affirme qu’il y a une vitalité tant dans le mouvement que dans l’immobilité. De même, d’autres pratiques artistiques que Warren explore semblent souvent être contradictoires : l’addition et la réduction ; l’intensité et le dessaisissement ; la chute et l’immobilité. Toutefois, comme cette analyse le montre, chez Warren et Giacometti ces pratiques constituent des forces réciproques et sont à la fois des motifs esthétiques et des moteurs de création. La terre, la chute, l’immobilité et la réduction ouvrent toutes un espace de création puisqu’elles permettent à la poète d’être réceptive au monde. Au fond, comme Warren le montre grâce à ses réflexions sur la poésie et la sculpture, malgré les tensions apparentes, tous ces phénomènes sont connexes puisqu’ils relèvent d’une recherche de sensations, de formes et de matières qui nourrissent un dessaisissement nécessaire à la création.

In her volume of essays and poems entitled Interroger l’intensité (1999), the Quebecois writer Louise Warren explores the mechanisms of her creative process and reflects on the works of writers and visual artists she admires. Among the various authors and artists that Warren cites, the numerous references to Alberto Giacometti and his well-known elongated figures are particularly relevant. Giacometti’s work encapsulates Warren’s thinking on her own literary practice by allowing her to accentuate complex practices highlighting a tension between movement on the one hand, and immobility and receptivity to the present moment on the other. Warren’s starting point is the act of unearthing. Her poetry and Giacometti’s sculptures are, in fact, art from the earth. The earth, a product of elemental transformation, acts as a metaphor that underscores an association between materiality and permanence while also affirming the vitality of both movement and immobility. Other creative practices that Warren explores also seem contradictory: addition and reduction, intensity and a state of relinquishment, the action of falling and immobility. However, as this analysis demonstrates, for both Warren and Giacometti these practices are reciprocal forces, as well as esthetic motifs and motors of creation. The earth, the act of falling, immobility, and reduction all open up a space for creation because they allow the poet to be receptive to the world. Indeed, through her reflections on poetry and sculpture Warren shows that, despite apparent contradictions, all of these phenomena are interconnected because they all stem from a search for feelings, forms and substances that feed into a relinquishment which is necessary for artistic creation.

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