Entre silence et éloquence : la couleur importune dans Middlemarch

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23 août 2016

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Stéphanie Richet, « Entre silence et éloquence : la couleur importune dans Middlemarch », Polysèmes, ID : 10.4000/polysemes.426


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Middlemarch frappe par la rareté des couleurs qui s’y donnent à lire ou à voir. Ce caractère exceptionnel leur confère par contraste une saillance particulière, car elles tranchent avec la monotonie ambiante et sautent pour ainsi dire aux yeux du lecteur-spectateur.Pourquoi si peu de place réservée à la couleur dans ce roman, quand les effets de lumière y abondent ? Si la couleur est éloquente, alors que dit-elle lorsqu’enfin elle se donne à voir ? Qu’elle soit en excès ou en défaut, la couleur fait sens : elle arrête le regard qui se heurte à son silence, suscite l’analyse et l’interprétation. Ainsi se dessine à travers l’usage des couleurs le cheminement des personnages et plus particulièrement de l’héroïne Dorothea.À l’évidence, la couleur semble déranger. À peine apparaît-elle qu’elle est écartée, réprimée, étouffée, peut-être pour mieux resurgir par la suite. C’est toute l’ambivalence de la couleur, entre sensualité et spiritualité, qui transparaît alors. Du reniement à l’acceptation, l’évolution du rapport de Dorothea à la couleur marque aussi un passage de la diffraction à la réfraction, de l’aveuglement à la clairvoyance et à la vision démultipliée, aussi chatoyante que le sont ses bijoux emblématiques.L’étude de la couleur dans Middlemarch permet de jeter un éclairage original sur ce roman où s’affrontent statisme et dynamisme, conservatisme et anti-conformisme, rigidité intellectuelle et impulsivité émotionnelle.

Colours are conspicuously scarce in Middlemarch, which makes them all the more salient because they clash with the ambient monotony and cannot escape the reader’s eye.Why is so little space devoted to colour in the novel when the light effects are so numerous? If colour is eloquent, then what does it tell when it is to be seen at last? Whether in excess or lacking, colour literally makes sense: its very silence hits the eye and provokes analysis and interpretation. Thus the heroine’s development is best conveyed through the use of colour.Obviously colour seems to be disturbing. No sooner does it appear than it is put aside, repressed, stifled, only to better reappear later on. Such is the ambiguity of colour, hovering between sensuality and spirituality. From denial to acceptance, the evolution of Dorothea’s relationship to colour marks her passage from diffraction to refraction, from blindness to clear-sightedness and a multifaceted kind of vision which is as shimmering as her jewels.A study of colour will then shed a new light on this novel torn between motionlessness and dynamism, conservatism and anticonservatism, intellectual rigidity and emotional impulsivity.

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