8 avril 2015
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/0338-2389
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2425-2042
All rights reserved , info:eu-repo/semantics/openAccess
Anne-Charlotte Husson, « Genre et violence verbale : l’exemple de « l’affaire Orelsan » », Pratiques, ID : 10.4000/pratiques.2315
Cet article examine la question de la violence verbale et de ses implications morales à travers l’analyse de métadiscours relevant d’une linguistique folk produits par des blogueuses féministes lors de « l’affaire Orelsan ». Ces blogueuses dénoncent la violence verbale genrée à l’œuvre dans certaines chansons du rappeur, qui fut également poursuivi en justice à deux reprises pour « délit de provocation non suivie d’effet à la commission d’atteintes volontaires à la vie, à l’intégrité corporelle des personnes, et d’agressions sexuelles » (2009) puis « injure publique » et « provocation à la discrimination et à la violence envers les femmes » (2013, appel en 2014). Cette analyse nous permet de mettre en place le concept d’éthique langagière féministe et d’interroger la conception du pouvoir et de la responsabilité des agents-locuteurs qui sous-tend une telle éthique. À la suite de J. Butler (2004 [1997]), nous tentons de préserver la possibilité d’une critique féministe de la violence verbale qui ne soit pas pour autant appuyée sur le postulat, depuis longtemps remis en cause (en analyse du discours notamment), de la souveraineté du sujet parlant.