15 mars 2023
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Florence Levréro et al., « La modulation sociale de la voix ne compromet pas le mécanisme de phenotype matching chez le mandrill », Revue de primatologie, ID : 10.4000/primatologie.14646
La théorie de la sélection de parentèle offre un cadre théorique solide pour expliquer l'évolution de l'altruisme et des comportements coopératifs entre individus génétiquement apparentés. Cependant, les mécanismes proximaux qui sous-tendent la discrimination des apparentés restent mal connus. En particulier, aucune étude n'a encore distingué, de façon non-ambiguë, les mécanismes reposant sur la familiarité acquise du véritable « phenotype matching » dans la discrimination des apparentés basée sur des traits vocaux. Alors que les vocalisations des primates sont décrites comme innées et peu flexibles, nous démontrons ici qu'en plus du bagage génétique, la modulation sociale façonne les voix des individus chez un primate de l'Ancien Monde, le mandrill (Mandrillus sphinx). Néanmoins, le modelage social des paramètres vocaux ne nuit pas à la discrimination par phenotype matching d’individus apparentés mais non-familiers, ce qui révèle une versatilité discriminatoire inattendue malgré la complexité du signal. La production et la perception des signaux constituent donc une base fiable pour l'identification des apparentés et l’expression de comportements biaisés en faveur de ces apparentés génétiques chez un primate de l'Ancien Monde.