Ecologie alimentaire des bonobos en mosaïque forêt-savane : aliments de base et aliments de réserve

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31 mars 2015

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Victor Narat et al., « Ecologie alimentaire des bonobos en mosaïque forêt-savane : aliments de base et aliments de réserve », Revue de primatologie, ID : 10.4000/primatologie.2019


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Etudier l’écologie alimentaire d’une même espèce dans différents types d’habitats, et notamment les aliments de base (consommés toute l’année) et de réserve (consommés en période de raréfaction des ressources alimentaires), est un moyen permettant de mieux comprendre les adaptations anatomiques et comportementales à différentes contraintes environnementales. Le bonobo (Pan paniscus), endémique de la République Démocratique du Congo, est une espèce dont l’écologie alimentaire est encore peu connue. Les sites de long-terme (Wamba, Lomako, Lui Kotale) sont tous situés dans des forêts non fragmentées. Dans cette étude, nous nous sommes intéressés à l’écologie alimentaire des bonobos de la forêt de Manzano dans l’aire de conservation communautaire de Mbou-Mon-Tour. Composé d’une mosaïque forêt-savane, l’habitat fragmenté est plus diversifié (forêt, savane, lisière) que dans les autres sites d’étude des bonobos. Pendant 377 jours couvrant une période de 18 mois (mai 2012-octobre 2013), nous avons collecté des données ad libitum sur l’alimentation des bonobos (observation directe et reste alimentaire) et la taille des groupes de nids frais (n=90). Le suivi phénologique mensuel de 204 individus de 26 espèces différentes (24 arbres et 2 lianes), associé à un recensement de végétation sur 45 parcelles (20x50m) réparties de manière aléatoire stratifiée sur le site d’étude a permis d’estimer les densités des espèces alimentaires ainsi que les variations temporelles de la disponibilité en fruits (catégorisés en fruits à pulpe molle, fibreuse, arille, et graines). La caractérisation de l’habitat et le recensement de 39 espèces alimentaires sur 25,7 km de réseau de pistes ont permis d’étudier la répartition des différentes espèces alimentaires en fonction des types d’habitat. Le processus d’habituation des bonobos étant en cours au moment de l’étude, nous avons assigné un score de consommation pour chaque item alimentaire déterminé par le ratio entre le nombre de jours où l’item a été consommé et le nombre total de jours passés en forêt. Nous avons identifié 141 items alimentaires issus de 107 espèces (4 de savane), correspondant à 36 familles botaniques. Les aliments de base sont représentés par 4 espèces, spécifiques de différents habitats. La consommation du fruit de Klainedoxa gabonensis était négativement corrélée à la disponibilité en fruits à pulpe molle (considéré comme les aliments préférés) indiquant que cette espèce, répartie dans tous les types d’habitat, avait le rôle d’aliment de réserve. Enfin, nous n’avons pas trouvé d’influence de la disponibilité en fruits à pulpe molle sur la taille des groupes de nids. En comparant notre liste alimentaire avec celles publiées dans les autres sites d’études, il apparaît que Manzano est le site avec la plus grande diversité de familles botaniques consommées par les bonobos. Cette étude donne des premiers éléments concernant la plasticité alimentaire des bonobos et leur adaptation aux ressources présentes pour maintenir leur cohésion sociale. En perspective, les données de temps de consommation collectées sur les bonobos maintenant habitués permettront de préciser ces résultats et d’améliorer les comparaisons entre les sites d’études.

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