15 juin 2011
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Nelly Joseph-Mathurin et al., « Magnetic resonance imaging in primates. The example of the mouse lemur (Microcebus murinus): From detection of pathological aging to therapeutic evaluations », Revue de primatologie, ID : 10.4000/primatologie.508
Le vieillissement cérébral est un problème majeur de santé public. Il est associé dans certains cas à des maladies neurodégénératives telles que la maladie d’Alzheimer (MA). La compréhension de la physiopathologie du vieillissement cérébral et l'évaluation de nouvelles thérapies nécessitent l’utilisation de modèles animaux. Les souris transgéniques sont très utilisées mais restent peu représentatives de l’ensemble des aspects des maladies humaines. Les modèles primates sont plus proches phylogénétiquement de l’homme et sont plus prédictifs de l’efficacité de médicaments chez l'homme. Le microcèbe murin est un petit primate (environ 12cm, 100g) qui est un modèle de vieillissement cérébral et un modèle potentiel de la MA. En effet certains animaux développent avec l’âge des altérations cérébrales telles que de l’amyloïdose. Des méthodes d'imagerie non-invasives comme l’imagerie par résonance magnétique (IRM) peuvent être utilisées pour étudier les altérations cérébrales chez ces animaux. Nous montrons ici comment l'IRM permet d'étudier le microcèbe et présentons l'utilisation de l'IRM pour l'évaluation de thérapies et d'autres applications. Chez le microcèbe, l’IRM a permis de décrire l’anatomie cérébrale, le système vasculaire cérébral (grâce à l’angiographie par RMN) et aussi de caractériser l’atrophie cérébrale liée à l’âge ainsi que des processus entraînant une accumulation de fer intracérébrale. La consommation cérébrale de glucose a aussi pu être étudiée par une autre modalité d’imagerie in vivo, la tomographie par émission de positons (TEP). Dans ce cas, l’IRM sert de support pour quantifier la consommation du radioligand dans des structures spécifiques. De plus, en modalité ex vivo, l’IRM permet d’obtenir des images 3D histologiques de haute résolution et permet ainsi d’étudier des détails anatomiques très fins ou des microhémorragies. Enfin, l’IRM peut servir de support à des interventions chirurgicales comme lors d'injections intracérébrales pour lesquelles elle aide à déterminer les coordonnées stéréotaxiques. Elle peut également être utilisée pour le suivi d’interventions thérapeutiques car elle permet la sélection et le suivi des animaux participant à l’essai thérapeutique grâce à des biomarqueurs IRM. L’IRM est donc cruciale pour améliorer la caractérisation du vieillissement cérébral chez le microcèbe et pour améliorer la mise en œuvre d’études longitudinales chez ce modèle.