23 janvier 2024
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Jean‑Michel Carozza et al., « Évolution d’un marais littoral atlantique au cours de l’Holocène : le cas de Brouage (Charente‑Maritime, France) », Quaternaire, ID : 10.4000/quaternaire.18918
L’étude multi proxy d’une séquence sédimentaire localisée en amont du marais de Brouage (Charente Maritime, France) permet de reconstituer partiellement l’évolution de cette partie du marais au cours de l’Holocène. Elle montre que les formations qui ont été recoupées évoluent depuis un chenal fluvial vers un chenal tidal partir de 8200 cal. BP. Celui ci reste fonctionnel et globalement stable durant tout l’Holocène, mais l’enregistrement sédimentaire est marqué par un hiatus majeur vers 4 m de profondeur, ie. 7900 5800 cal BP et, peut être vers 1 m de profondeur, ie. 2050 cal. BP d’après les données palynologiques. L’aggradation, marine puis continentale, est extrêmement rapide à partir de 8200 cal. BP et remobilise des sables détritiques grossiers issus des sables cénomaniens, ce qui individualise cette séquence des formations de « bri » classiques décrites à l’échelle régionale. Les influences marines diminuent progressivement avec le ralentissement de la vitesse de remontée du niveau marin à partir de 5000 cal. BP, la progradation du schorre et le confinement du marais avec la construction des cordons littoraux à partir de 3700 cal. BP. Les données palynologiques montrent des premiers indices d’anthropisation discrets dès le Néolithique moyen vers 5300 cal. BP. La décroissance de la place des espaces boisés et le début du 1er millénaire CE pourrait signer l’impact de l’exploitation des ressources forestières pour la production de sel ignigène. Cependant la chronologie de cet épisode nécessiterait d’être renforcée. La possibilité d’utilisation du chenal pour la navigation jusque dans l’Antiquité est confirmée mais elle reste conjecturale pour le Moyen Âge en raison de l’envasement, le dernier millénaire restant mal documenté.