1 septembre 2017
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Pu Zhang et al., « Le potentiel paléoanthropologique et archéologique du karst de Yanhuidong (Tongzi), province du Guizhou, Chine du Sud », Quaternaire, ID : 10.4000/quaternaire.7078
Depuis 2009 un programme de coopération entre l’Institut de Recherches Montagneuses du Guizhou (Académie des sciences du Guizhou, Guiyang) et l’UMR 7194 CNRS (Département de Préhistoire du Muséum national d’Histoire naturelle, Paris) s’est engagé dans la valorisation du patrimoine préhistorique de la Province du Guizhou, notamment le site de Yanhuidong. Découverte en 1971, la petite galerie de Yanhui s'inscrit dans l’aquifère karstique de la chaîne de Chaishan au nord-est de la Province du Guizhou, dans le comté de Tongzi. Ces collines constituent le premier endokarst en Chine du Sud ayant livré des dents d’Homo erectus associées à des traces de foyer, d’os brûlés, de l'industrie lithique avec un important assemblage faunique appartenant au complexe Ailuropoda/Stegodon, l’ensemble se situant en position stratigraphique, dans un ancien écoulement karstique. Les espèces fossiles collectées lors de deux campagnes, en 1972 et 1983 par Wu Maolin de l’Institute of Vertebrate Paleontology and Paleoanthropology (I.V.P.P.) et Cao Zetian du Muséum Provincial du Guizhou, ont apporté suffisamment de critères biochronologiques pour les rapporter au Pléistocène moyen. En 1986 une datation par les séries de l’uranium appliquée à trois dents animales leur attribua un âge de 181 ka, 115 ka et 113 ka. Ces datations ont incité des chercheurs à reconsidérer le taxon et à le reclasser en Homo sapiens archaïque (Early Homo sapiens), précisant cependant que la morphologie reste celle d’Homo erectus. Une dernière fouille dirigée par Cao Zetian en 1988 vida le remplissage au fond d’une petite chambre qui clôt la galerie, et qui communique par des zones d’infiltration avec le réseau supérieur. Plus de 2 000 fossiles, essentiellement dentaires, furent collectés. Les données de cette dernière fouille n’ont jamais été exploitées, seul un inventaire en dressa la liste faunique en 1989. Vingt ans plus tard en 2009, l’étude de fossiles restés indéterminés identifia une M1 humaine, dont nous présentons ici une description préliminaire comportant les critères taxonomiques d’Homo erectus. La petite galerie étant entièrement vidée, seule une synthèse des publications chinoises pouvait permettre de mieux cerner les circonstances de l’écoulement endokarstique. Les articles ont été traduits, notamment les tableaux des mesures de datations, puis les données ont été croisées, c’est-à-dire, le profil de la galerie, la localisation de la fouille et de la coupe, les relevés de la stratigraphie, l’interprétation granulométrique et les datations. Cette recension a permis de retrouver une seconde série de datations 230Th/234U publiées en 1991 suite à la dernière fouille de 1988, réalisées sur cinq dents et trois os, ainsi que sur onze prélèvements de spéléothèmes ; la couche archéologique et paléontologique est datée de 240 ka. Puisqu’il s’agit d’un dépôt secondaire, ces nouvelles données permettent d’estimer l’âge de la faune et du mobilier archéologique à plus de 240 ka, le lessivage de l’émail dentaire ayant été un facteur plausible de rajeunissement. Cette mise à jour des publications suggère la proximité d’une chambre karstique sus-jacente occupée par des hominidés au cours du Pléistocène moyen, elle mérite d’être repérée afin de vérifier si d’autres fossiles d’Homo erectus ne s’y trouveraient pas encore dans un contexte paléoenvironnementale et archéologique datable.