15 janvier 2016
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Anne-Elisabeth Lebatard et al., « Quantification des processus superficiels et datation par les radionucléides cosmogéniques 10Be, 26Al et 36Cl », Quaternaire, ID : 10.4000/quaternaire.7339
Produits dans l’environnement terrestre lors de réactions nucléaires entre les particules énergétiques issues du rayonnement cosmique et les atomes constitutifs de cet environnement, les radionucléides cosmogéniques à vie longue tels que le Béryllium-10 (10Be, T1/2 ~1,4 Ma), l’Aluminium-26 (26Al, T1/2 ~0,7 Ma) et le Chlore-36 (36Cl, T1/2 ~0,3 Ma) permettent, en utilisant la fraction produite dans l’atmosphère, d’étudier la variation de l’intensité des paramètres qui en contrôlent la production (activité solaire et champ géomagnétique) et de dater, sur des gammes temporelles couvrant les dix derniers millions d’années, les dépôts sédimentaires marins et continentaux dans lesquels ils s’accumulent avant de décroître. La fraction produite dans la croûte terrestre (production in situ), précisément mesurable depuis seulement une vingtaine d’années, permet de quantifier les processus d’érosion fonctionnels à la surface terrestre et de dater différents types d’archives sédimentaires sur la gamme temporelle 0,1-5 Ma. Afin de réaliser ces quantifications, une méthode spécifique capable de séparer le radionucléide cosmogénique d’intérêt de ses interférents massiques, au moins plusieurs millions de fois plus abondants, a dû être développée. Basée sur la caractérisation du nombre de masse (N) et du numéro atomique (Z), la technique de Spectrométrie de Masse par Accélérateur (SMA) appliquée aux géosciences a permis de reconstituer les variations d’intensité du champ magnétique terrestre au cours des derniers 1,3 millions d’années, de dater la couche fossilifère contenant le crâne de Sahelanthropus Tchadensis (Toumaï) et de préciser la chronologie de la dernière déglaciation dans différents contextes environnementaux.