Checking IDs in The Tempest

Résumé En Fr

This essay explores the problem of identification in Shakespeare’s The Tempest in terms of the pressures on identifying oneself in an increasing global world. It suggests that foreign policy in the age of Shakespeare raises with some insistence the issue of establishing who one is and who one’s interlocutors are, and thus brings under scrutiny the myriad ways—images, actions, signs, clothing, names, corporeal marks, seals—that early modern selves sought to authenticate themselves. The pressure on identification in a play centrally concerned with the transgression and policing of boundaries—be they sexual, cultural, social, or proto-national—is itself a stamp of an historical period in which diplomacy was emerging, in Joanna Craigwood’s phrase, as “a representative art.” Against this ideal, though, I stress instead the instability of the foreign encounter, showing how it unsettles the rhetorical, poetic and dramatic ideals behind early modern diplomatic theory.

Cet article aborde le thème de l’identification de soi dans The Tempest de William Shakespeare à la lumière des contraintes auxquelles l’époque moderne, marquée par un phénomène de globalisation croissante, a soumis les hommes afin qu’ils s’identifient. Il souligne que la politique étrangère au temps de la Renaissance conduit à interroger qui l’on est et qui sont ceux avec lesquels on interagit. L’article met en lumière les différents moyens par lesquels l’individu de l’époque moderne cherche à s’authentifier: images, actions individuelles, signes distinctifs, vêtements, noms, marques corporelles, sceaux. La question de l’identification de l’être, dans une pièce qui s’intéresse principalement à la transgression et à la surveillance des frontières, qu’elles soient sexuelles, culturelles, sociales ou proto-nationales, est la marque d’une période où la diplomatie naissante s’apparente à ce que Joanna Craigwood définit comme un “art de la représentation”. L’article postule plutôt que la confrontation avec l’étranger met en question les conventions rhétoriques, poétiques et dramatiques au cœur de la diplomatie de l’époque moderne.