25 juin 2008
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Markus Gabel, « Industrie et ménages face au double choc : euro et coûts énergétiques », Regards sur l’économie allemande, ID : 10.4000/rea.159
Depuis 2002, l'économie allemande est confrontée à deux chocs exogènes : d'abord l'appréciation de l'euro, ensuite la très forte augmentation des cours du pétrole, amenant tous les prix énergétiques dans une spirale ascendante. Mais les entreprises résistent étonnamment bien : l'Allemagne a de fortes chances de décrocher pour la troisième année consécutive le titre de championne mondiale des exportations, permettant ainsi aux entreprises d'atteindre des bénéfices records malgré l'atonie de la demande intérieure. Cette extraordinaire résistance s'explique par le concours de plusieurs facteurs. C'est d'abord la Chine qui absorbe de plus en plus de biens allemands et contribue, comme les PECO, à contenir outre-Rhin les coûts de production grâce à ses livraisons de biens bon marché. Ensuite, les pays producteurs de pétrole réinjectent plus rapidement qu'autrefois la rente pétrolière et commandent beaucoup de produits d'investissement outre-Rhin. Mais plus fondamental est le fait que les entreprises allemandes ont nettement gagné en compétitivité. Une des raisons en réside dans les caractéristiques de l'Union économique et monétaire dont l'Allemagne profite actuellement plus que les autres membres de la zone euro : si les taux d’intérêt sont identiques dans l’ensemble de la zone euro, le taux d’inflation allemand, traditionnellement inférieur à celui des autres Etats membres, ralentit comparativement la progression du coût des produits allemands à l’export. Reste tout de même un sérieux risque pour la compétitivité : l'Allemagne s'offre le luxe d'avoir des prix d'électricité et de gaz parmi les plus élevés au monde.