La responsabilité sociale de l’entreprise en Allemagne

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20 décembre 2011

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Ulrike Reisach, « La responsabilité sociale de l’entreprise en Allemagne », Regards sur l’économie allemande, ID : 10.4000/rea.4361


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Voici dix ans, l’Union européenne mettait à l’ordre du jour la responsabilité sociale de l’entreprise (RSE ou Corporate Social Responsibility, CSR), définissant ce concept comme la contribution apportée par les entreprises sur une base volontaire pour « améliorer la société et rendre plus propre l’environnement ». Cette contribution ou responsabilité entrepreneuriale « s’exprime vis-à-vis des salariés et, plus généralement, de toutes les parties prenantes qui sont concernées par l’entreprise mais qui peuvent, à leur tour, influer sur sa réussite » (Livre Vert, COM(2001) 366 final). Or ce lien dynamique d’interactions et de respect mutuel des intérêts en présence (ou stakeholder) que cherche à promouvoir la Commission n’est pas nouveau en Allemagne : il est réalité vivante dans le quotidien des entreprises et fonde leur identité même – au plus tard depuis la constitution de la République fédérale au lendemain de la guerre.Le modèle « d’économie sociale de marché » développé dans ces années de reconstruction est en effet le fidèle reflet de la culture économique allemande : d’une économie à visage social, où l’Etat n’intervient que pour définir des règles générales afin de garantir un certain équilibre entre ces deux composantes. Il s’agit par exemple d’un régime fiscal qui repose sur la progression linéaire, d’une protection élevée des droits salariés, comme d’un système d’assurance sociale qui protège contre les aléas de la vie. Ces conditions-cadre font que les disparités sociales sont moins prononcées en Allemagne qu’ailleurs. Ce modèle, sorte de « troisième voie » entre un capitalisme ou libéralisme sauvage d’un côté, et un socialisme dont la RDA montrait clairement les limites de l’autre, plonge profondément ses racines dans la doctrine sociale de l’Eglise catholique, développée notamment par le Jésuite Oswald von Nell-Breuning et le théologien Romano Guardini. Des économistes comme Alfred Müller-Armack s’en inspirèrent pour fonder leur approche pragmatique et évolutive de l’économie de marché sociale, synthèse cherchant l’équilibre entre concurrence et Etat social. Elle fut mise en œuvre par des hommes politiques comme Ludwig Erhard, ministre de l’Economie, puis chancelier de la RFA du temps de la première Grande coalition (1963-66) ; il est considéré comme « le père de l’économie sociale de marché ». Ce concept libérait la dynamique du marché alors indispensable à la reconstruction d’une économie et garantissait en même temps la cohésion, et donc, la stabilité sociale. Partagé largement par les partis de rassemblement (chrétien-démocrate, chrétien-social et social-démocrate), ce modèle ordo-libéral demeure la référence et fonde toujours l’identité de la RFA.

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