11 janvier 2016
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Thomas Petersen, « L’Allemagne, un pays d’immigrés », Regards sur l’économie allemande, ID : 10.4000/rea.4890
De l’autre bout du continent nous parvenaient de terribles nouvelles. Du seul fait de leur appartenance religieuse, un nombre incommensurable d’honnêtes citoyens se trouvaient privés de leurs droits civiques, en butte à d’incessantes brimades et contraints de se réfugier dans la clandestinité. Et des dizaines de milliers d’entre eux durent fuir leur pays pour chercher asile dans une nouvelle patrie.Dans celle-ci, on se demanda alors quel accueil réserver à tous ces migrants. Le gouvernement ayant décidé de les laisser entrer, ils affluèrent en masse. Puis, soudainement, les autochtones s’aperçurent que le monde autour d’eux n’était plus le même, tant il y avait de gens qui parlaient une autre langue que la leur et qui vivaient de surcroît selon des us et coutumes étrangers. En un bref laps de temps, le pays d’accueil vit son nombre d’habitants tripler ; quant à celui de la capitale, il doubla en l’espace d’une seule décennie. Des quartiers entièrement nouveaux surgirent de terre. Et en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, les immigrés jouèrent un rôle essentiel dans les domaines clés de l’économie comme de la cité.Le pays où se produisaient ces événements était l’Electorat de Brandebourg, et sa capitale, Berlin. Les immigrés étaient des protestants français que l’édit de Fontainebleau, qui révoquait en 1685 l’édit de Nantes, avait contraints à reconstruire leur vie ailleurs. Les descendants de ces huguenots sont présents, aujourd’hui encore, dans la vie publique allemande. Parmi eux, l’actuel ministre fédéral de l’Intérieur, Thomas de Maizière, dont les ancêtres avaient dû fuir Metz avant de trouver refuge dans le Brandebourg…