15 octobre 2019
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1969-0622
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1760-7760
All rights reserved , info:eu-repo/semantics/openAccess
Muriel Briançon, « Être victime a-t-il un sens ? », Recherches & éducations, ID : 10.4000/rechercheseducations.7258
Une explicitation de la pensée d’inspiration phénoménologique d’Emmanuel Lévinas montrera qu’être victime a un sens. Au-delà d’une signification courante et historique, la condition de victime reflète le fait que la conscience, caractérisée par sa nature extrêmement sensible, passive et vulnérable, est otage d’elle-même. Prisonnière de son être physique et en même temps obsédée par autrui, enfermée en elle-même et en même temps ouverte à tous les vents, la conscience souffre de cette tension interne jusqu’à une fission identitaire qui crée le sens même de la subjectivité. Aux yeux de Lévinas en effet, l’unique solution réside dans l’acceptation de ce qui vient de l’extérieur, une sujétion à tout qui permet à la conscience de résoudre sa dialectique, de s’ouvrir à l’infini, d’être autrement et de retrouver la paix intérieure. Cette optique lévinassienne est universelle dans la mesure où le phénomène de la conscience-otage rejoint toutes les spiritualités du monde. A partir de là, des valeurs essentielles pour une éducation à la paix et à la vie intérieure seront proposées.