3 septembre 2008
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Oso Casas Laura, « La réussite paradoxale des bonnes espagnoles de Paris », Revue européenne des migrations internationales, ID : 10.4000/remi.4222
Cet article cherche à sortir de l’oubli la migration des femmes espagnoles arrivées à Paris dans les années 1960/1970 pour travailler comme employées domestiques ou concierges. L’approche théorique est centrée sur l’analyse des représentations, des stratégies et des trajectoires de mobilité sociale des femmes immigrées (professionnelles, résidentielles, d’épargne et de consommation). La recherche est basée sur des entretiens en profondeur et des histoires de vie. Elle remet en question la perspective du migrant rationnel qui calcule son ascension sociale dans le cadre d’une société ouverte. La mobilité sociale des individus est subordonnée à des déterminants structurels, et dépend des stratégies d’autres acteurs sociaux avec lesquelles leurs propres stratégies peuvent entrer en contradiction. Ainsi, les femmes immigrées, qui s’insèrent dans deux types d’espaces sociaux (d’origine et d’accueil), peuvent voir leur trajectoire de mobilité sociale bloquée, tandis que leurs stratégies individuelles ou familiales de mobilité sociale ont constitué un facteur clé du développement économique espagnol des années soixante, bénéficiant collectivement à la société espagnole.