29 novembre 2017
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Clément de Senarclens et al., « Les « expulsions volontaires » : un mode de gouvernement des « étrangers indésirables » ? », Revue européenne des migrations internationales, ID : 10.4000/remi.8539
Cet article analyse le dispositif d’éloignement des étrangers indésirables en se fondant sur le cas des requérants d’asile déboutés en Suisse. Il remet en question le discours selon lequel la « politique de retour » suisse reposerait avant tout sur des mesures d’incitation au départ pour ne faire usage de la contrainte qu’en dernier recours. L’analyse effectuée permet en effet de souligner le rôle de diverses formes de contraintes (juridiques, matérielles et psychologiques), dont usent les autorités dès l’annonce de la décision de renvoi. Ces formes de contraintes président à l’éloignement de ces étrangers même lors de retours qualifiés de « volontaires ». Elle démontre par ailleurs que la contrainte physique apparaît comme l’outil indispensable sur lequel repose l’ensemble du dispositif d’éloignement des étrangers indésirables, et cela même lorsqu’un recours effectif n’est pas fait. Sur la base de cette analyse, l’article vise à mettre en lumière l’existence d’une forme de gouvernement des étrangers indésirables, articulant différentes formes de contraintes et d’incitations en vue d’amener les individus à se soumettre à la décision de renvoi sans que les autorités n’aient à faire un recours effectif à la contrainte physique. Nous désignerons cette gouvernementalité des « étrangers indésirables » par le terme d’« expulsions volontaires ».