Les « expulsions volontaires » : un mode de gouvernement des « étrangers indésirables » ?

Fiche du document

Date

29 novembre 2017

Discipline
Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Relations

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/0765-0752

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1777-5418

Organisation

OpenEdition

Licences

All rights reserved , info:eu-repo/semantics/openAccess




Citer ce document

Clément de Senarclens et al., « Les « expulsions volontaires » : un mode de gouvernement des « étrangers indésirables » ? », Revue européenne des migrations internationales, ID : 10.4000/remi.8539


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr En Es

Cet article analyse le dispositif d’éloignement des étrangers indésirables en se fondant sur le cas des requérants d’asile déboutés en Suisse. Il remet en question le discours selon lequel la « politique de retour » suisse reposerait avant tout sur des mesures d’incitation au départ pour ne faire usage de la contrainte qu’en dernier recours. L’analyse effectuée permet en effet de souligner le rôle de diverses formes de contraintes (juridiques, matérielles et psychologiques), dont usent les autorités dès l’annonce de la décision de renvoi. Ces formes de contraintes président à l’éloignement de ces étrangers même lors de retours qualifiés de « volontaires ». Elle démontre par ailleurs que la contrainte physique apparaît comme l’outil indispensable sur lequel repose l’ensemble du dispositif d’éloignement des étrangers indésirables, et cela même lorsqu’un recours effectif n’est pas fait. Sur la base de cette analyse, l’article vise à mettre en lumière l’existence d’une forme de gouvernement des étrangers indésirables, articulant différentes formes de contraintes et d’incitations en vue d’amener les individus à se soumettre à la décision de renvoi sans que les autorités n’aient à faire un recours effectif à la contrainte physique. Nous désignerons cette gouvernementalité des « étrangers indésirables » par le terme d’« expulsions volontaires ».

This article analyses the deportation apparatus of unwanted migrants via the case of rejected asylum seekers in Switzerland. It questions the current political speeches according to which “return policies” are first based on return incentives and would rely on coercition only as a last resort. Indeed, the analysis highlights the importance of the different forms of legal, material and psychological constraints appearing as direct consequences of a deportation order. The crucial role of these constaints should therefore also be recognized when the enforcement of the deportation order occurs in conjunction with the incentive offered within the framework of assisted voluntary return programmes. Indeed, the results of this analysis show that the potential use of physical coercition represents the cornerstone on which all the deportation apparatus is based, even in the case where this most extreme form of constraint does not have to be effectively used. On the basis of these results, the article draw attention to a form of government of unwanted foreigners that aims to submit migrants to deportation orders while at the same time restraining the costly and controversial forms of physical coercition that occurs during the deportation process. This article aims to illustrate this form of government through the notion of “voluntary deportation”.

Este artículo analiza el dispositivo de deportación de los extranjeros indeseables basándose en el caso de los solicitantes de asilo en Suiza. Cuestiona el discurso que afirma que las «políticas de retorno» se basarían principalmente sobre medidas de incentivos y recurriría a la coacción solo en último recurso. El artículo analiza las diferentes formas de coacción (jurídicas, materiales y psicológicas) utilizadas las autoridades en cuanto se anuncia la decisión de expulsión, aun cuando el regreso es cualificado como «voluntario». El análisis demuestra que la coacción física constituye una de las principales herramientas en la cual se basa el dispositivo de deportación de los extranjeros indeseables, aunque no se ponga siempre en práctica. Basándose en este análisis, el artículo busca demostrar la existencia de una forma particular de gobierno de los extranjeros indeseables. La cual se articula en torno a diferentes formas de coacción y de incentivos que buscan llevar a los individuos a someterse a la decisión de expulsión sin que las autoridades tengan que recurrir a la coacción física de manera efectiva. Se harán referencia a esta gubernamentalidad de los extranjeros indeseables con el término de «expulsiones voluntarias».

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en