14 juin 2019
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Sebastiano Benasso et al., « Gouvernementalité et alimentation », Revue des sciences sociales, ID : 10.4000/revss.3842
La biopolitique qui délègue la responsabilité de la santé de l’enfant à la famille, et en particulier à la mère, surveille le corps « innocent et risqué » de l’enfant à travers une série de dispositifs disciplinaires. Les mères qui ne suivent pas les habitudes alimentaires considérées comme socialement appropriées, qui échappent au contrôle du savoir expert et des injonctions sanitaires sont des mères qui deviennent l’objet de culpabilité sociale, ou de mother blame. Dans cet article, nous définissons les mères vég* (végétaliennes ou végétariennes) comme dissidentes, car elles résistent au pouvoir du savoir expert, surtout médical, par le biais de pratiques alimentaires individualisées. Les cercles et les communautés de pratiques vég* deviennent des lieux où elles peuvent échanger des informations et renforcer les processus d’identification et d’individualisation. L’appel à la nature et à l’instinct maternel en tant que guide dans les choix alimentaires est une pratique de la subjectivation agissant sur un territoire, celle du foodwork, dans laquelle les mères veg* ne sentent pas qu’elles ont le contrôle mais seulement la pleine responsabilité.