22 janvier 2024
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Claire Demoulin, « À qui appartient l’hybridité culturelle ? », Revue d'histoire culturelle, ID : 10.4000/rhc.7494
Face à l’usage généralisé de la notion d’hybridité culturelle dans les sciences humaines et sociales, cet article s’intéresse aux zones de partage entre deux domaines associés aux Cultural Studies et à l’histoire culturelle : les Postcolonial Studies, d’un côté, et l’étude des transferts culturels, de l’autre. Notion clef de ces deux champs d’études, l’hybridité culturelle – exposée ici à partir de textes de références d’Homi Bhabha et de Michel Espagne et Michael Werner – met en lumière la proximité des approches dans l’analyse des transformations culturelles et la manière dont ces deux domaines font la part belle à l’agency. Bien que les études, dans un cas (Bhabha), visent à exposer la trace d’un héritage colonial, et que celles, dans le second cas (Espagne/Werner), se sont initialement développées dans le contexte des circulations transnationales franco-allemandes, les mêmes terminologies et méthodes circulent entre ces formations théoriques et disciplinaires pourtant différentes. En mettant en regard les croisements épistémologiques entre histoire culturelle et Cultural Studies anglo-saxonne dans la manière d’appréhender les opérations de transculturation, cet article rappelle le primat, partagé comme tel par les deux disciplines, des migrations et de leur rôle essentiel dans l’élaboration de cultures profondément et historiquement hybrides.