30 mai 2011
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Gabriel Dupuy et al., « Territoires et grandes vitesses en Europe », Revue d’histoire des chemins de fer, ID : 10.4000/rhcf.875
Ce débat entre Etienne Auphan, professeur émérite à l’université de Paris-Sorbonne et Michel Walrave, directeur général honoraire de l’Union internationale des chemins de fer, animé par Gabriel Dupuy, professeur à l’université de Paris I – Panthéon-Sorbonne, met en perspective les interventions précédentes, tant sur le bilan des vingt ans d’études menées par l’AHICF que sur les expériences de pays étrangers dans le domaine de la grande vitesse ferroviaire. La première question posée par G. Dupuy est celle de l’adaptation d’un système de grande vitesse ferroviaire à un territoire donné, à travers les exemples précédemment développés. M. Walrave commente les différences entre réseaux à grande vitesse français, coréen et espagnol. E. Auphan pense pour sa part que le modèle français de réseau à grande vitesse a été conçu dans le cadre d’un territoire déterminé et qu’on ne peut pas l’en séparer. Son adaptation à d’autres territoires est donc la question qui reste posée et qui n’a sans doute pas été suffisamment prise en compte lors de l’exportation de la technologie française. La deuxième question posée est celle de l’interconnexion au sein des réseaux ferroviaires à grande vitesse par des gares de passage de leurs trains dans le cœur de la ville, comme à Madrid et à Barcelone, par opposition avec les choix français d’interconnexion autour de Paris. M. Walrave remarque que ce choix assure la complémentarité entre transport aérien et transport ferroviaire à Roissy - Charles-de-Gaulle. Pour E. Auphan, ce contournement de l’Île-de-France est ambigu car, résultat de la conjonction de divers intérêts (aéroport, Eurodisney…), l’interconnexion donne à la fois la possibilité d’assurer des relations de province à province transversales et la desserte périphérique des pôles d’activité parisiens, renforçant donc leur concentration.La troisième question est celle de la spécialisation des réseaux à grande vitesse pour les trafics de marchandises et de voyageurs, différente selon les pays. Pour M. Walrave, le choix français de la spécialisation des trafics s’est imposé en Europe avec raison, en particulier en France pour les lignes radiales pour des raisons de tracé et de densité des circulations. En revanche, seule une analyse économique rigoureuse pourra déterminer les avantages et les inconvénients des deux solutions pour les lignes à venir. E. Auphan met en valeur les problèmes que cause l’acheminement du trafic fret, en particulier dans les agglomérations, et qui contredisent l’argument selon lequel la spécialisation des lignes nouvelles à grande vitesse pour les voyageurs permet de dégager des sillons sur le réseau classique pour le fret.La réaction de M. Walrave, en tant que témoin, au bilan des travaux de l’AHICF et à son programme de recherche clôt le débat.