21 juillet 2015
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Natalia Leclerc, « Que peut-on s’acheter avec l’argent gagné au jeu ? Les réponses du Joueur de Dostoïevski, des Voyageurs de l’impériale d’Aragon et de Jours de chance de Philippe Adam », Sciences du jeu, ID : 10.4000/sdj.425
Si la motivation apparente des joueurs de hasard est le gain financier, leur motivation réelle est souvent moins intéressée et plus existentielle. La littérature met ce trait en valeur, notamment depuis Dostoïevski, avec Le Joueur, et encore au xxie siècle, dans Jours de chance, de Philippe Adam. Entre ces deux romans, Les Voyageurs de l’impériale d’Aragon montre un héros médiocre, Mercadier, qui aurait pu trouver un sens à son existence dans le jeu s’il n’était pas détruit par l’individualisme. En effet, dans les textes étudiés, l’argent du jeu n’entre dans aucun circuit d’échange, ne permet aux personnages d’intégrer aucune communauté. Il circule bien sous forme de flux, mais en circuit fermé, n’alimentant que les joueurs et leur passion.