24 juillet 2019
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Camille Roth, « Réseaux épistémiques : formaliser la cognition distribuée », Sociologie du travail, ID : 10.4000/sdt.19477
Les communautés de savoirs réunissent des individus collaborant et interagissant afin de produire des connaissances. Ces diverses tâches de production de savoirs sont traditionnellement décrites par le biais des « communautés épistémiques », c’est-à-dire des groupes d’individus travaillant sur des sujets partagés, dans un but commun de construction de connaissances ; l’on s’intéresse alors à la façon dont ces communautés se forment, évoluent, interagissent et, plus largement, aux types de processus de collaboration qui les animent. L’enjeu est double : d’une part, caractériser l’émergence et l’enchevêtrement des communautés épistémiques à différents niveaux hiérarchiques et, d’autre part, exhiber les déterminants des collaborations entre agents au sein de ces communautés. Nous comptons ainsi montrer comment effectivement formaliser la cognition distribuée : plus précisément, en proposant une définition formelle d’une communauté épistémique comme le plus grand ensemble d’agents partageant et travaillant sur un même ensemble de concepts, nous montrons comment représenter la structure distribuée de l’élaboration des savoirs, comment appréhender l’effet de cette structure sur la perception et l’agencement même des activités de cognition distribuée, puis, dans une optique dynamique, comment évaluer la stabilité temporelle de la distribution des tâches au sein du réseau, malgré le renouvellement permanent de ses membres. Nous illustrons notre propos au travers d’une étude empirique sur une communauté d’embryologistes.