24 avril 2024
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Mazyar Khoojinian, « L’exil belge de Behice Boran, présidente du Parti ouvrier de Turquie (1981-1987) », Sextant, ID : 10.4000/sextant.3840
Bien plus qu’un « dur métier », comme l’exprime en son temps le poète Nâzım Hikmet, l’exil fut vécu par Behice Boran, la doyenne septuagénaire des réfugiées politiques turques dans les années quatre-vingt, comme la plus imprévisible, la plus lourde et la plus éprouvante des peines. Pourtant, en quarante ans de vie politique et militante, ses convictions marxistes inébranlables, qu’elle a défendues avec combativité et résistance face aux pressions de toute nature, lui avaient déjà valu de nombreux déboires : renvoi de sa chaire universitaire ; menaces verbales et violences physiques de ses adversaires politiques ou des forces de l’ordre ; multiples incarcérations. Cet exil, vécu en partie à Bruxelles de janvier 1981 à son décès le 10 octobre 1987, dont elle avait jusque-là systématiquement rejeté ne fût-ce que l’éventualité, sera aussi la dernière étape de sa lutte. Behice Boran fut également une actrice de premier plan dans le développement de l’extrême gauche en Turquie au cours de la deuxième moitié du XXe siècle.