L’engagement des femmes dans l’armée française durant la guerre d’Algérie (1954-1962)

Résumé Fr En

Les personnels militaires féminins de l’armée française engagés en Algérie constituent un sujet sans intérêt pour bon nombre de scientifiques – militaires ou non. Noyées dans la masse militaire présente sur le terrain de 1954 à 1962, ces femmes n’ont jamais fait l’objet d’étude approfondie, à la différence des femmes algériennes engagées dans le FLN, qui ont donné lieu à diverses publications. Ce silence peut s’expliquer en partie par les tabous autour de cette « guerre sans nom » ; si récemment une nouvelle historiographie et une nouvelle approche ont permis d’en lever certains, de nombreux aspects de cette guerre sont toujours passés sous silence, tant les cicatrices qu’elle a laissées sont vives, en France comme en Algérie. Cette contribution poursuit deux buts : souligner les difficultés que l’on rencontre d’une manière générale pour étudier la place des femmes dans l’armée française, et présenter une première approche des femmes ayant servi pendant la guerre d’Algérie (1954 à 1962) dans les Equipes médico-sociales itinérantes (EMSI) et les Sections administratives spécialisées (SAS).

Women serving in the French army during the Algerian War are a subject of little interest to many scholars - military or otherwise. Drowned in the military mass present on the ground from 1954 to 1962, these women have never been the subject of in-depth study, unlike the Algerian women involved in the FLN, who have given rise to various publications. This silence can be partly explained by the taboos surrounding this ‘war without a name’; and although a new historiography and a new approach have recently lifted some of these taboos, many aspects of this war are still hushed up, so vivid are the scars it left, both in France and in Algeria. This contribution has two aims: to highlight the difficulties generally encountered in studying the place of women in the French army and to present an initial approach to the women who served during the Algerian War (1954 to 1962) in the Equipes médico-sociales itinérantes (EMSI) and the Sections administratives spécialisées (SAS).