24 avril 2024
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Stéphanie Loriaux, « L’univers ambigu et méconnu du « Compartiment des dames ». Nouveau regard sur la littérature féminine des Indes néerlandaises (XIXe siècle) », Sextant, ID : 10.4000/sextant.3960
Dans son ouvrage de référence sur la littérature coloniale des Indes néerlandaises intitulé Oost-Indische Spiegel (1972), l’écrivain et essayiste néerlandais Rob Nieuwenhuys consacre quelques paragraphes à la production littéraire de cinq femmes écrivaines du XIXe siècle qu’il regroupe sous l’appellation singulière de « Compartiment des dames ». Il s’agit d’Annie Foore, de Maria Carolina Frank, de Thérèse Hoven, de Mina Krüseman, et de Melati van Java, toutes considérées comme les premières romancières de l’histoire de la littérature coloniale des Indes néerlandaises. Leur succès semble bien relatif si nous considérons le peu d’intérêt, voire le mépris, dont les ont gratifiées les historiens et les critiques littéraires de tous temps. Mais la marginalisation systématique de l’œuvre de ces cinq romancières n’interpelle pas seulement d’un point de vue strictement féministe. Il est évident que leur exclusion laisse planer une large zone d’ombre sur l’héritage historique et littéraire de l’ancienne colonie. L’objectif de l’étude des ouvrages du « Compartiment des dames » est par conséquent de combler ce vide et de rendre justice à ces pionnières a posteriori, ne serait-ce qu’en leur restituant la place qui leur revient dans l’histoire de la littérature des Indes néerlandaises.