1 janvier 2007
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Margaret Tudeau-Clayton, « Shakespeare’s extravagancy », Actes des congrès de la Société française Shakespeare, ID : 10.4000/shakespeare.711
Prenant comme point du départ un échange ludique, dans The Merchant of Venice, entre le maître vénitien Lorenzo et le serviteur-clown Launcelot Gobbo, j’examine l’économie de ce que j’appelle « Shakespeare’s extravagancy » en citant un mot que Shakespeare introduit dans Twelfth Night. En tant que néologisme latin le mot « extravagancy » est, tout comme celui qui le prononce, un étranger nomade qui, en errant, traverse les frontières d’identités nationales et qui illustre l’économie qu’il nomme. Une économie non-téléologique « Shakespeare’s extravagancy » s’oppose à l’économie protestante et bourgeoise de « a plain man in his plain meaning » (Lorenzo) avec son idéologie identitaire aussi bien individuelle que nationale. L’économie shakespearienne est plutôt une économie du don qui produit de l’excès tout en traversant les frontières identitaires. En outre elle est assimilée à l’économie de ce que Jean Calvin appelle « la bonté gratuite » d’une Parole infiniment extravagante.