1 juillet 2009
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Camille Fort-Cantoni, « Rhyme or Reason: Three Patterns of Poetic Interference in the British Crime Novel », Sillages critiques, ID : 10.4000/sillagescritiques.1438
Nous interrogeons ici l’intégration d’éléments poétiques à la narration policière, et les perturbations qu’elle peut susciter. The Musgrave Ritual de Conan Doyle fait apparaître un pré-texte en vers. Deux interprétations en sont possibles: l’une, poétique, lui dénie un objet et le pérennise par la lecture. L’autre, référentielle, tire du texte une série de noms limitant son “effet d’illimitation” (Cohen), mais est remise en cause par l’ironie narrative. Dans Crooked House d’Agatha Christie, le “nursery rhyme” qui donne son titre au récit n’est invoqué par le détective que dans une lecture analogique. Or une lecture irrationnelle, sur le modèle freudien de l’interprétation du rêve, montrerait que les signifiants du poème convergent vers un seul énoncé, indicible: un enfant a tué. Dans The Way Through The Woods de Colin Dexter, un détective élabore un poème pour exhiber un objet – un cadavre. Son interprétation s’avère fautive, mais le poème dit vrai en donnant à entendre la confession d’un coupable – à son insu, et à l’insu du détective. Production oraculaire, le poème subvertit l’explication traditionnelle du détective.