The Reserve of Poetry

Fiche du document

Date

13 novembre 2017

Discipline
Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Relations

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1272-3819

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1969-6302

Organisation

OpenEdition

Licences

https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess




Citer ce document

Geneviève Cohen-Cheminet, « The Reserve of Poetry », Sillages critiques, ID : 10.4000/sillagescritiques.5161


Métriques


Partage / Export

Résumé En Fr

This article offers a reading of American Objectivist poet Lorine Niedecker 1934 Next Year/, Or/ I fly my Rounds, Tempestuous. It is an artist’s book which never went into print and remained unpublished until it was included in the Complete Works by Jenny Penberthy in 2002. This heterogeneous body of poems forces us to face the material, visual and graphic dimensions of poetry. It sets poetry in the context of contemporary aesthetics and expectations as it connects poetry to an intermedial apparatus. Discovering Lorine Niedecker’s challenging poetic series means experiencing a form of combined reading-viewing of her writing on an erased central image. In its calendar form, Next Year /or/ I fly my rounds, Tempestuous addresses theoretical issues upfront: what are the matter and the material of a poem? I hypothesize that aesthetic catagories of art, non-art and anti-art, help account for the way an ordinary commonplace object —an anonymous readymade that is industrially produced in series—is turned into a poetical artefact through a process of de-aestheticization then of re-aestheticization that conspicuously maintains the constraints of poetry. This process emerges in the poet’s hand-writing on the erased cartouche. Writing on an erasure reveals the potentiality of graphy: hand-writing produces rather than re-produces the poetic subject. Hand-writing reveals the potential resistance of graphic matter to the material of the apparatus. I will also use a 1926 Sunlit Road Calendar which is quite close to the one appropriated by Lorine Niedecker. My point is not so much to unearth an Americana collectible that would express American popular culture in the 1920s but to give a measure of insight into the reserved violence of Lorine Niedecker’s aesthetic gesture.

Je propose de lire Next Year /or/ I fly my rounds, Tempestuous (1934) de Lorine Niedecker, poète américain objectiviste. Ce livre d’artiste, à édition unique, est resté non publié et fait maintenant partie du corpus colligé par Jenny Penberthy en 2002. En tant que volume hétérogène au corpus, il oblige à approcher le poétique par son bord matériel, visuel et graphique. Il a en cela une forme instituante : il inscrit l’œuvre poétique à l’horizon d’attentes esthétiques contemporaines qui articulent le texte poétique à son dispositif intermédial. Découvrir la série poétique déconcertante de Lorine Niedecker signifie faire l’expérience d’une écriture vue autant que lue et d’une image que l’on tente de lire pour comprendre pourquoi elle a été visiblement absentée, effacée. Dans le contexte calendaire de Next Year /or/ I fly my rounds, Tempestuous, le rapport du lisible et du visible soulève une difficulté théorique posée frontalement : que sont la matière et le matériau d’un poème? Mon hypothèse de travail envisage l’œuvre au regard des catégories esthétiques de l’art, du non-art, et de l’anti-art. Elles permettent de saisir les renversements de la matérialité de l’objet usuel (un readymade industriel anonyme et sériel) en un objet poétique par un processus de des-esthétisation puis de ré-esthétisation, qui maintient certaines marques visibles et lisibles du poétique. Celui-ci surgit dans l’écriture sur le cartouche effacé, et c’est l’écriture sur une oblitération qui révèle la puissance de la graphie : l’écriture à la main produit le sujet poétique plutôt qu’elle ne le reproduit. C’est elle qui révèle une possible résistance de la matière graphique au matériau du dispositif. J’utiliserai les images d’un Sunlit Road Calendar de 1926, très proche de celui approprié par Lorine Niedecker, moins pour exhumer un objet de collection, que pour prendre la mesure de la violence réservée du geste esthétique de Lorine Niedecker.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en