50 nuances d’incapacité

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8 février 2022

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Résumé 0

Pour définir son taux d’incapacité, découpez-le en sections comme suit : intellect et comportement ; psychique ; audition ; langage et parole ; vision ; viscères et corps en général (rein, sang…) ; appareil de locomotion ; esthétique », tel est le mode de traitement bien curieux auquel doivent se soumettre les personnes en situation de handicap pour se voir reconnaître des droits. Pointant certaines aberrations de ces découpages, le groupe d’intervention sociologique Usher-Socio montre ici qu’à aucun moment dans cette chaîne de traitement on ne se met vraiment à la place des personnes ; leur corps est transformé en objet de procédures bureaucratiques. Derrière l’enjeu que constitue la reconnaissance des personnes en situation de handicap, se pose un problème de perception sensible et des conditions de félicité dans lesquelles la (com)préhension des singularités qui sont la règle pourrait s’opérer. Comment peuvent-elles être reconnues par des systèmes de classification prétendant à l’universalité ? Derrière la difficulté à se mettre à la place des personnes ayant des déficiences sensorielles donc des expériences et repères spécifiques, ce sont les capacités sensibles, perceptives de la machine à évaluer et à traiter qui sont ici pointées du doigt comme étant incapables d’une granularité fine. Le graphisme de Lucie Pophillat et Nelson Jacomin questionne cette granularité, la retravaille, rendant les formulaires perméables aux empreintes, aux traces corporelles, aux singularités individuelles qui font remonter à la face de l’administration leurs façons propres d’appréhender le champ visuel, les couleurs, mais aussi tous ces organiques inorganisables, qui n’entrent dans aucun système de classification. Les images se font soudain des porte-voix bien plus sensibles, défiant la logique d’encodage du formulaire. « Je suis un corps inclassable, qui vous échappe. » Chapô : EMMANUEL GRIMAUD & ANTHONY STAVRIANAKIS

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