5 avril 2022
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Nicolas MARQUIS, « Des vies en dépendances », Terrain, ID : 10.4000/terrain.23339
À rebours d’une approche de la folie comme une construction sociale ou un rapport de pouvoir, l’article développe une perspective pragmatiste qui vise à prendre au sérieux l’expérience de la folie. À partir d’une enquête ethnographique dans deux institutions psychiatriques situées respectivement en Belgique et en France, je propose de déplacer la question de la définition de la folie à celle de son mode d’existence. La folie, alors, se lit tout d’abord dans une vie massivement empêchée et vécue sous l’empire de la rechute ; ensuite dans une situation institutionnelle occasionnant une distribution extrême de la marge de manœuvre ; enfin dans la confrontation – en négatif – aux idéaux d’une société valorisant l’autonomie individuelle et le fait d’agir de soi-même. La folie se déploie alors comme une configuration particulière d’autonomie et de dépendance, d’action et de passion.