Quelques touches hospitalières

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15 septembre 2011

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Marie-Christine Pouchelle, « Quelques touches hospitalières », Terrain, ID : 10.4000/terrain.5651


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S’il y a un espace collectif où l’on touche et où l’on est touché – au sens littéral et au sens figuré – c’est bien l’hôpital. Les populations en présence s’y répartissent selon une ancienne et profonde ligne de clivage qui sépare les touchés (les patients) et les toucheurs (les professionnels de santé). Ces derniers sont pourvus d’une armure défensive relativement efficace. Malgré cela, toucher les morts ou porter la main sur les entrailles des vivants ne sont pas des gestes anodins. D’autant que la culture hospitalière, certes en pleine évolution aujourd’hui, reste encore globalement une culture du corps à corps. En effet, bien que le sens clinique semble menacé chez les étudiants en médecine, les hospitaliers continuent de mettre l’accent sur les vertus du contact immédiat avec les êtres et les choses, préférant traditionnellement de loin l’oral (le bouche-à-oreille) à l’écrit. Il arrive alors que toucher, ce soit s’approprier, incorporer, manger, tandis qu’être touché, ce soit risquer d’être dévoré. L’effroi disparaîtra-t-il en même temps que le plaisir du toucher si ce dernier devient virtuel, comme le propose depuis quelques années la chirurgie robotique ?

A few hospital touchesIf there is one collective space in which we touch and are touched – in the literal and figurative senses – it is the hospital. Those present are divided according to an old and profound cleavage which separates the touched (patients) from the touchers (health professionals). The later are equipped with a relatively effective defence armoury. Despite this, touching the dead or placing the hands on the entrails of living people is never anodyne. Hospital culture remains broadly, despite rapid change, a culture of bodily contact. In effect, despite alarm that the clinical skills of medical students are in decline, hospital doctors continue to emphasise the virtues of immediate contact with beings and things, preferring traditionally the oral (mouth to ear) over the written. It is thus that to touch is to appropriate, incorporate, eat, whereas to be touched is to risk being devoured. Will coldness disappear along with the pleasures of touch if the later becomes virtual with the predicted dawn of robotic surgery?

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