18 décembre 2014
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Silvia Richter, « Langage, son et voix dans les Carnets de captivité d’Emmanuel Levinas », Trajectoires, ID : 10.4000/trajectoires.1459
Publiés en 2009, à titre posthume, les Carnets de captivité d’Emmanuel Levinas ouvrent de nouvelles perspectives d’analyse sur son œuvre. Ils permettent notamment de proposer, à travers les Carnets, une interprétation innovante du langage chez Levinas, notion fondamentale de sa pensée : comment se réalise le langage à la croisée des chemins du son et du sens ? La voix joue ici un rôle clé, car elle est une charnière entre le corps (physique) et la transcendance (éthique) à laquelle Levinas fait référence, par exemple à travers sa notion cruciale du visage. La voix est produite par le corps, émane de celui-ci, et le transcende en même temps sans cesse par sa nature. Elle échappe à l’accès concret par la volatilisation même du parler. Le caractère insaisissable de la voix laisse la trace d’une signature éthique du sujet qui n’a pas été élaborée par la recherche jusqu’à présent dans l’œuvre de Levinas et qui complète d’une certaine façon la notion du visage.