9 mai 2022
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Airoldi Namer Fulvia, « Images thériomorphes de l’espace et du temps : Viaggi e Scoperte », Transalpina, ID : 10.4000/transalpina.2920
Massimo Bontempelli, en 1926, dans le texte fondateur des Cahiers du 900, déclare que la tâche la plus urgente et la plus précise du XXe siècle sera de bâtir à nouveau le temps et l’espace. Le but de cette revue est en effet de reconstruire par l’écriture narrative, dans un espace retrouvé et dans une temporalité mythique, l’objectivité perdue après les solipsismes du XIXe siècle et les bouleversements des avant-gardes. Le programme des Cahiers est l’aboutissement d’une décennie de recherches, d’inventions, d’intuitions dont la richesse est symbolisée par la collaboration contradictoire de Bontempelli à la revue fasciste Ardita, supplément littéraire du Popolo d’Italia. C’est ici en effet que paraît aussi bien en 1919 La vita intensa, sorte d’autobiographie d’un narrateur, Massimo, naïf et désengagé, qu’une série de récits en 1920, Viaggi e Scoperte, riches en intuitions fantastiques sur les déformations, les anéantissements ou les déguisements de l’espace et du temps. Bontempelli puise dans l’imaginaire prélogique surtout des images thériomorphes, à savoir des images d’animaux (aigles, reptiles, loups, dindes, chevaux…), chargées depuis la nuit des temps de significations symboliques.