13 juin 2022
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Stefano Lazzarin, « Exercices de stèle », Transalpina, ID : 10.4000/transalpina.3695
: En s’inspirant peut-être de Schopenhauer, Savinio a écrit que la mort est l’un des événements les plus importants de la vie. On pourrait aussi dire que sans la mort, il n’y aurait sans doute pas de littérature, et encore moins de littérature fantastique, s’il est vrai, comme un critique a pu l’écrire, que le fantastique est une sorte d’esthétique de la mort. Cependant certains interprètes, puisant aux théories structuralistes, ont prétendu qu’à l’intérieur du récit fantastique le thème de la mort n’est qu’une motivation : un stratagème que les narrateurs emploient selon une logique purement combinatoire. Sujet de réflexion philosophique, donc, ou simple ressort mécanique ? La solution sera trouvée en travaillant sur le corpus du fantastique italien, et de préférence celui du XXe siècle. En interrogeant l’œuvre de trois auteurs particulièrement significatifs (Savinio, Landolfi et Buzzati), qui semblent avoir réfléchi à la question de la mort tout au long de leur carrière littéraire, on démontrera que ces exercices de stèle que les auteurs fantastiques accomplissent sur le thème de la mort sont littérature et méditation à la fois, un tour de virtuose et le témoignage d’un intérêt réel et profond.