Acceptabilité sociale : partager l’embarras

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27 janvier 2016

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Rémi Barbier et al., « Acceptabilité sociale : partager l’embarras », VertigO - la revue électronique en sciences de l’environnement, ID : 10.4000/vertigo.16686


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L’« acceptabilité sociale » est devenue un registre de qualification incontournable pour tout projet technologique. Loin d’être un phénomène provisoire, lié à un déficit conjoncturel d’accompagnement des projets, ce caractère incontournable a une dimension structurelle, liée aux inévitables mises à l’épreuve des dispositifs sociotechniques et de leur assemblage. L’article introduit une distinction entre enjeu et problème d’acceptabilité. Le premier terme désigne une condition inhérente au travail d’assemblage de tout dispositif sociotechnique, bien analysée par la sociologie des sciences et techniques. Le second pointe une configuration dans laquelle cet enjeu prend une dimension et un mode de régulation publics. L’analyse sociologique des processus d’assemblage de dispositifs sociotechniques (l’enjeu d’acceptabilité) nous permet de mettre en perspective le problème d’acceptabilité comme épreuve de réouverture de cet assemblage. Nous décrivons, à partir des analyses empiriques disponibles, les contours et les dynamiques de cette épreuve, ainsi que ses effets potentiels. Il ressort de cet ensemble que les épreuves d’acceptabilité demeurent fondamentalement ambivalentes. Les usages sociaux de l’expression, les cadrages potentiellement très orientés dont elle peut faire l’objet dans la pratique, à l’occasion des problèmes d’acceptabilité, suggèrent une prudence d’engagement du côté des sciences sociales. La description de ces problèmes d’acceptabilité comme épreuves de réouverture des assemblages sociotechniques, nous permet de dériver quelques critères pour un engagement prudent des chercheurs dans l’accompagnement de ces épreuves.

The rise of "social acceptability" as an inevitable - somewhat embarrassing - dimension in the assessment of technological projects should not be regarded as a temporary occurrence, related to occasional governance deficits. In this paper, we take it as a structural phenomenon and relate it to the inevitable trials that socio-technical devices face in their emergence – i.e. the process of their assemblage - and after. Accordingly, we propose to distinguish between the "issue" and the "problem" of acceptability. The former refers to a condition that is inherent to the assemblage of any socio-technical device and has been well analyzed by the sociology of science and technology, the latter points at a specific configuration in which the issue takes on a public dimension and a public mode of regulation. Stepping back to the sociological analysis of the assemblage of socio-technical devices - the "issue" of acceptability - allows us to regard the "problem" of acceptability as a trial aimed at re-opening this assemblage. We rely on available empirical material in order to describe the contours and the dynamics of acceptability trials as well as their potential effects. We show that the usages of the term "acceptability" in these trials convey problematic framings and that the outcomes of these trials remain fundamentally ambivalent. As far as social sciences are concerned, these elements call for prudence in our engagement. Describing the ‘problem’ of acceptability as a trial allows us to derive some guiding criteria for a cautious engagement.

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