L’évaluation par les services écosystémiques des rivières ordinaires est-elle durable ?

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29 août 2016

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Laurent Lespez et al., « L’évaluation par les services écosystémiques des rivières ordinaires est-elle durable ? », VertigO - la revue électronique en sciences de l’environnement, ID : 10.4000/vertigo.17443


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L’évaluation par les services écosystémiques s’est fortement développée depuis le début des années 2000 et l’évaluation des écosystèmes pour le millénaire. Alors que les démarches entreprises pour promouvoir une gestion écologique des cours d’eau se traduisent dans l’Ouest de la France par de nombreuses opérations de restauration écologique, les conflits entre gestionnaires de l’environnement, élus, propriétaires d’ouvrages en travers (seuils, barrages) et population locale se multiplient. Face à cette situation, élus et gestionnaires expriment sur le terrain le besoin de développer des outils ou méthodes permettant de rendre plus légitimes leurs choix, de réduire les incertitudes voire de structurer le débat localement. Leur demande rencontre ainsi l’approche par les services écosystémiques promue par la Directive Cadre sur l’eau (2000) et de nombreuses institutions responsables de la gestion de l’eau. Au-delà des incertitudes méthodologiques et des difficultés techniques, cette stratégie confirme l’émergence d’un nouveau paradigme de gestion pour les rivières ordinaires. Celles-ci correspondent aux cours d’eau non-domaniaux, soumis au droit privé de propriété, inséré au sein d’espaces ruraux à l’écart des grands foyers urbains. Elles constituent l’essentiel du chevelu hydrographique dans l’ouest de la France et proposent des environnements communs à l’ensemble des petits cours d’eau de la Façade Atlantique de l’Europe. C’est au prisme de l’analyse de la temporalité des systèmes productifs, des représentations et valeurs successives associées, et de l’émergence et de la transformation des politiques publiques que nous interrogeons la signification d’une évaluation par l’intermédiaire des services écosystémiques. Il s’agit de situer la relation contemporaine entre les experts et les politiques dans une trajectoire, de montrer la précarité des représentations à l’œuvre et la difficulté de définir durablement le bien commun dans des systèmes socio-environnementaux en mutation. Cet examen révèle une trajectoire contrôlée par la succession de dispositifs complexes ayant pour objectif de maintenir la cohérence des pratiques et des principes de gestion. Nous faisons ainsi l’hypothèse que le nouveau paradigme de gestion promu constitue la pierre angulaire d’un nouveau « dispositif de pouvoir ». Appliqué à la rivière aménagée, ce dispositif met en avant l’expertise scientifique des processus biophysiques contemporains dans les décisions de gestion.

The concept and methodology of the evaluation process by the ecosystem services has been highly developed at an international level since the early 2000s in the context of ecosystem evaluation for the millennium. Since then, this approach has been formalized and is part of most policy agendas. The Directive Cadre sur l’Eau (2000) is thus a field of application for approaches by the ecosystem services that affect each stage in its implementation (diagnostics, data recording program, public policy evaluation). While efforts undertaken to promote the ecological management of water ways is reflected in western France by the many projects of ecological restoration, conflicts between environment managers, elected officials, owners of hydraulic structures (sills, dams) and the local populations have increased. Faced with this situation, elected officials and managers in the field express the need to develop tools or methods that would enable them to make their choices more legitimate, reduce the uncertainties and even locally structure the debate. Their request thus encounters the approach of the ecosystem services promoted by many institutions responsible for water management. In addition to methodological issues (consideration of environmental amenities, questions of scale, etc.), this strategy confirms the emergence of a new management paradigm for ordinary rivers. It is through the lens of analysis of the historical timescale of productive systems, their associated representations and successive values, and the emergence and transformation of public policy that we address the significance of the evaluation process by the ecosystem services. This involves placing the modern relationship between experts and policies in a trajectory, to demonstrate the precariousness of representations of the structure and the difficulty in sustainably defining the common good in socio-environmental systems undergoing change. Indeed, the developed river is a “hybrid” object and examination of its timescale shows the succession of different management practices that were applied from the initial transformation of the river three thousand years ago to the inherited river we observe today. Such an examination reveals a path controlled by the sequence of complex measures aimed at maintaining the coherence of management practices and principles. We therefore propose the hypothesis that the new management paradigm promoted is the cornerstone of a new “power strategy”. Applied to the developed river, this strategy emphasizes the scientific expertise of modern biophysical processes in management decisions.

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