30 janvier 2015
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Catherine Strong et al., « “But we remember when we were young” », Volume !, ID : 10.4000/volume.4383
Les universitaires accordent une attention croissante à la compréhension, la catégorisation et l’évaluation du concept de nostalgie. Cependant, « de manière surprenante, on cherche peu à discuter les types de représentations associées aux communications autour de la nostalgie » (Pickering and Keightley, 2006 : 930), particulièrement dans le contexte médiatique. Cet article tente de combler ce déficit en examinant le travail sur la mémoire mené à partir de la carrière du groupe post-punk de Manchester, Joy Division. Depuis le milieu des années 2000, on a assisté à une importante production de discours et de contenus sur le groupe, parmi lesquels on peut compter la sortie de films, la réalisation de documentaires, la publication d’autobiographies et d’autres livres, ainsi que des campagnes de marketing ambitieuses dédiées à la réédition de chansons. Cet article examine à quel point nous pouvons considérer cette production comme nostalgique, ainsi que les niveaux de nostalgie auxquels elle fait référence. Plutôt que le reflet d’un « caractère » nostalgique, nous suggérons que les contenus produits par les « témoins » présents dans les années 1970 peuvent être interprétés comme des éléments de contestation concernant la légitimité à s’exprimer sur le sujet, plutôt qu’un état d’esprit nostalgique. Quelques contenus produits récemment et qui mettent en avant un « ton » où des stylisations s’inspirant du passé sont utilisés pour accroître l’audience du groupe. Ensemble, ces efforts construisent la base d’une « nostalgie ersatz » de ceux qui n’ont pas été des témoins directs de Joy Division à l’époque où le groupe existait. En étudiant la relation qui existe entre la nostalgie et les témoins légitimes, cet article tend à offrir une plus grande compréhension de comment la culture populaire crée et recrée son propre passé.