10 novembre 2020
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2107-5646
info:eu-repo/semantics/openAccess , https://creativecommons.org/publicdomain/zero/1.0/
« Comment finir ? », Calenda, le calendrier des lettres, des sciences humaines et des sciences sociales, ID : 10.58079/15iv
Beaucoup d’œuvres médiévales nous sont parvenues inachevées, pour ne citer que les exemples notoires du Conte du graal, du Tristan de Béroul ou du Roman de la rose de Guillaume de Lorris. Au-delà des raisons accidentelles – mort de l’auteur, lacune de la tradition manuscrite – difficilement mesurables, on questionnera la pertinence de la notion d’achèvement pour les œuvres médiévales. Comment pense-t-on, au Moyen Âge, la fin d’une œuvre ? Cette dernière doit-t-elle nécessairement aboutir à une forme close qui seule achèverait de lui donner un sens ? Est-ce l’achèvement, le fait de mener l’œuvre à chief, de lui donner par-là une forme de couronnement, qui fait l’œuvre ? La question de l’achèvement de l’œuvre soulève celle de l’achèvement du sens.On envisagera les œuvres inachevées –ou supposées telles– qui travaillent sans fin « l’impossibilité d’en finir », et la question des continuations qui les prolongent. Laisser inachevé, donc, pour pouvoir toujours recommencer. S’interrompre, s’arrêter de dire pour laisser la place au « contre-dit ». À l’inverse, comment clore ? Comment mettre un terme à l’écriture, sortir de l’œuvre ?