Répercussions violentes : Échos de l’oeuvre de Thomas Bernhard

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2007

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Protée ; vol. 35 no. 1 (2007)

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Simon Harel, « Répercussions violentes : Échos de l’oeuvre de Thomas Bernhard », Protée, ID : 10.7202/015885ar


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Bien que le motif de l’écho ne soit pas abordé de manière littérale dans l’oeuvre de Thomas Bernhard, il est présent sous sa forme liminale. Le protagoniste de La Plâtrière, personnage misanthrope qui rédige un traité sur l’ouïe depuis des décennies, est sensible aux moindres répercussions de la voix humaine. Chaque son entendu par Konrad est accompagné de sa trajectoire vibratoire, ce qui crée un sentiment de désespoir profond tant la quête du silence est un exercice difficile. Dans le cadre de cet article, nous interrogerons les formes dysphoriques de l’écho : ce dernier peut représenter un monde où la répercussion violente de l’entendu provoque l’irritation. Face à ce déferlement sensoriel, dont l’écho est l’une des modalités, le sujet n’a d’autre choix que de se cloîtrer dans une maison dont il espère qu’elle l’isolera enfin du monde des vivants. De plus, la présence de tout sujet-destinataire (en l’occurrence la femme de Konrad) est la source d’une distraction sonore. Le protagoniste entend dans toute voix un écho lancinant qui retarde le mouvement de sa pensée. Il tuera sa femme, ce qui s’avère un acte criminel où le « sémanticide » apparaît de plus comme une façon d’en finir avec la présence de la voix dans le langage.

Although the motif of the echo is not present literally in Thomas Bernhard’s work, it is there subliminally. The protagonist of La Plâtrière, a misanthropist who for decades has been writing a treatise on hearing, is sensitive to the slightest reverberations of the human voice. Every sound Konrad hears has its accompanying resonance, which creates a feeling of despair, since silence is so difficult to obtain. This article examines the dysphoric forms of the echo: it can represent a world in which the violent reverberation of what is heard causes irritation. Faced with this sensorial outpouring, of which the echo is one manifestation, the subject has no choice other than to immure himself in a house which he hopes will finally insulate him from the world of the living. Moreover, the presence of any subject that can be addressed (in this case, Konrad’s wife) is a source of acoustic distraction. In every voice, the protagonist hears a throbbing echo which slows down his thought processes. Konrad kills his wife, a criminal act in which “semanticide” once again appears as a way to dispose of the presence of voice in language.

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